Nathalie
Sortie au spectacle : « Tout le monde ne peut pas être orphelin »

Mardi 12 avril 2022, nous sommes allés au Théâtre de Mâcon à la rencontre des Chiens de Navarre, une compagnie qui nous avait été présentée comme sulfureuse, bousculant volontiers les lignes.
Nous étions encore loin du compte… comme des règlements de compte !
Imaginez une famille réunie un soir de réveillon. Sujet festif s’il en est mais qui vire au psychodrame, la vente de la maison, drame qui couve et enfle jusqu’à éclater bien évidemment. Tout y passe. Les malaises des uns nourrissent les aigreurs des autres, les rancœurs se traînent comme de vieilles rengaines et les conversations deviennent vides et creuses, mais n’en a-t-il jamais été autrement ? On pense ici à cette scène irrésistible du « chemin le plus court » à emprunter pour arriver jusqu’à la demeure familiale, un comique de répétition qui prête à rire, à un rire jaune mais salutaire car qui ne l’a jamais entendu ou formulé parmi nous ?!
En s’emparant du conflit familial avec finesse dans la grossièreté, humour grinçant et sans complexe, Les chiens de Navarre peuvent alors tout se permettre : nudité, violence, sexe, déjections… La distance opère, la précision de jeu des comédiens nous bluffe, le verbe acéré du texte nous désarme.
Sur scène, le chaos s’installe au rythme d’une salle comble et en ébullition. Pauvres humains que nous sommes, réunis dans une même tragicomédie !
Il faut beaucoup d’audace et de talent pour embarquer une salle comble, et quand le théâtre y parvient, c’est qu’il a lâché ses Chiens.